Le blog de Claire

Liquidambar

25 mai 2014 à 16:50

Attirée par le défi technique de ce sujet, c’est donc le fruit du liquidambar que j’avais choisi de peindre au dernier cours de Vincent Jeannerot. Les autres sujets ne m’inspiraient pas vraiment et j’étais curieuse de savoir comment j’allais bien pour voir rendre à l’aquarelle les creux et les « piques » de ce fruit assez géométrique. J’avais en plus envie de travailler sur un bloc carré de format réduit ( Arches grain satiné 300g/m², format 20×20 cm), donc le sujet était tout trouvé.

Pas si simple ce petit fruit, mais c’est ce que je voulais ! Si je prends des cours, ce n’est pas pour peindre ce que je saurais faire toute seule chez moi, mais bien pour me pousser dans mes retranchements et me lancer des défis tout en profitant de la « sécurité » de la présence d’un prof pour oser des choses qui me paraissent hors de ma portée.

L’astuce, c’est donc de « réserver » les pointes avec du drawing-gum pour pouvoir travailler le fond sans se préoccuper de ces piques, que j’ai travaillées par la suite une par une et dans le détail. Idéalement, il y aurait quelques retouches à faire (notamment dans l’intensité de la couleur du fruit du milieu), mais globalement, je suis arrivée à ce que je voulais.

Le drawing-gum est un liquide qui, en séchant, se transforme en une couche imperméable qui permet de peindre par-dessus tout en réservant des zones un peu « délicates ». Par exemple, de petits détails difficiles à garder tout au long de l’aquarelle et qu’on fait en dernier (des étamines, des poils…); ou des surfaces moins précises mais que l’on devrait contourner pour peindre le reste et qui rendraient donc l’aquarelle compliquée et pas jolie. C’est le cas ici pour les pointes du fruit : si on ne les avait pas masquées d’abord, il aurait fallu travailler le fond, marron, en contournant tous les détails de ces pointes et le résultat final n’aurait pas été homogène, on aurait vu les coups de pinceaux. Avec le drawing-gum, j’ai pu travailler toute la surface du fruit sans avoir à m’inquiéter de « déborder » sur les pointes ou sans avoir à les contourner fastidieusement. Le drawing-gum peut s’appliquer au pinceau ou à la plume et s’enlève, une fois l’aquarelle sèche, avec la pulpe des doigts ou une gomme spéciale. Un outil bien pratique mais à utiliser avec modération, quand cela se justifie vraiment.

A propos du liquidambar… Arbre rapporté d’Amérique en Europe à la fin XVIIème, il doit son nom à l’ambre liquide qu’il produit (d’où son nom, du latin liquidus et de l’arabe ambar). Cette résine à l’odeur de cannelle, appelée Styrax ou Baume blanc du Pérou, déjà utilisée par les Egyptiens, l’est encore aujourd’hui en parfumerie. Au XIXème siècle, des chimistes français parviennent à isoler de ce styrax une molécule appelée styrène, et c’est en 1925 qu’un chimiste allemand invente le polystyrène !

Source principale et pour en savoir plus, c’est ici.

8 réponses à “Liquidambar”

  1. Manu a dit :

    Vraiment chouette ce dessin. Le relief ressort plutôt bien et on croirait pouvoir le saisir.

  2. Dubois Lydie a dit :

    superbe, le drawing gum est une aide précieuse, mais tache souvent le papier, ne pas le laisser trop longtemps sur sa feuille

  3. Zouïd a dit :

    Le Liquidambar, ce n’est jamais qu’un long glaçon!
    Néammoins, M A G N I F I Q U E !!!!

  4. Claire a dit :

    @ Manu : et encore, si j’avais ajouté des ombres, tu aurais été à deux doigts de le toucher !
    @ Lydie : oui, c’est vrai, mais je me demande si ça ne dépend pas surtout de la qualité du papier et de la qualité du drawing plutôt que du temps passé. Je te dirai, parce que j’en ai aussi utilisé pour l’aquarelle que j’ai en cours mais je n’aurai pas le temps d’y toucher avant ce WE.
    @ Zouïd : il m’a fallu un peu de temps pour comprendre la blague… 😉 Mais merci !

  5. Yann a dit :

    Très réaliste,
    Je n’aurais jamais cru que le polystyrène d’origine venait à l’origine des extraits de cet arbre, bon je suppose que maintenant il est moins bio, mais c’est bon à savoir.
    Bonne semaine!

  6. Claire a dit :

    @ Yann : en fait, si j’ai bien compris, c’est la molécule de styrène qui a été synthétisée grâce au liquidambar, et seulement ensuite le polystyrène a été inventé en combinant des molécules de styrène. Le lien entre le liquidambar et le polystyrène est donc indirect.

  7. Bretagne buissonnière a dit :

    Je me suis toujours demandé ce qu’était le liquidambar…. Maintenant je sais !

  8. Claire a dit :

    @ Bretagne buissonnière : contente d’avoir levé une interrogation pour toi ! 😉

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