Pour la première fois de ma vie, j’ai participé samedi dernier à un atelier de 3h de « Modèle vivant », dans le cadre des Ateliers de la Rue Raisin. Le dessin d’après modèle vivant est, de ce que j’en avais entendu, très formateur. J’étais curieuse à la fois de voir comment ça se passait et de me rendre compte de ce que j’étais capable de faire avec des contraintes très précises, notamment de temps. Un peu intimidée malgré tout : pas si facile de se retrouver à moins de 2 m de quelqu’un d’entièrement nu, qu’on ne connait pas et de passer 3h à le regarder dans toutes les positions ! Bizarre, non ?
On était 8, débutants en dessin ou non, débutants en modèle vivant ou non, hommes et femmes, de tous âges. Le modèle était Camille, une jeune femme très sympa, et la prof, Catherine Maymon, très sympa aussi !
On s’est rapidement mis au boulot, sur des feuilles grand format 42×60 cm (argghhhh !!), avec le premier crayon venu (HB, B ou 2B) mais sans gomme : une dizaine de poses de 40 secondes chacune, puis des poses de 5 ou 10 mn, puis 20 mn, puis de nouveau des poses progressivement plus courtes pour finir à 40 secondes. Au début, 40 secondes, ça fait très peur… on se dit qu’on n’y arrivera jamais, on n’ose pas appuyer sur le crayon de peur de faire n’importe quoi. Et puis, Catherine nous met en confiance. Et comme on n’a pas le choix et qu’on est là pour essayer, on se lance et on est surpris du résultat. Non pas que ce soit des chefs-d’œuvre, loin de là, mais on a quand-même vaguement réussi à dessiner quelque chose qui ressemble à un être humain. C’est déjà pas si mal !
Étonnement, on arrive à faire abstraction du modèle en tant que « personne », et on est presque même un peu gêné de ne le considérer que comme un objet de dessin. Au fur et à mesure, on prend de l’assurance. On reprend ses traits, tant pis si ce n’est pas exactement ressemblant au modèle. Ce qui compte c’est de tester, de dessiner, dessiner et encore dessiner. Quand on arrive aux poses de 5 mn, ça nous parait presque long. On s’habitue à ce temps « bonus », on prend mieux le temps d’observer (fondamental), de poser ses traits. Avec un peu plus de temps encore, on tente les ombres et les détails. Mais quand on revient aux poses courtes, on ne sait plus faire ! C’est quand on compare les croquis du début du cours à ceux de la fin qu’on se dit que peut-être on a un peu progressé quand-même.
Chouette découverte, je ne regrette pas d’avoir essayé. 3h, ce n’est finalement pas si long tellement nos croquis nous demandent de la concentration. On ne voit pas le temps passer, on s’applique. C’est fatiguant mais très enrichissant.
Voici donc mes « productions », dans l’ordre… Attention pour les âmes sensibles, pas de chef-d’œuvre à l’horizon ! Et bien sûr, Camille était bien plus jolie et mieux proportionnée que mes dessins ne le laissent croire… 😉
NB : désolée pour la qualité des photos, je n’ai pu faire mieux avec cette lumière de presque hiver.